RAPPORT SUR LA SIMPLIFICATION

DE LA CREATION D’ENTREPRISE,

DE LA VIE DES CREATEURS

ET DE LA GESTION DE LEURS ENTREPRISES

 

Remis par

Monsieur Jean-Marie BOCKEL, Député du Haut-Rhin

 

Assisté de

 

Monsieur Philippe ROUVILLOIS, Inspecteur Général des Finances

Monsieur Laurent DEGROOTE, Chef d’entreprise

 

à

 

Monsieur Lionel JOSPIN, Premier Ministre

Le 23 janvier 2001

 

 

 

Avant propos

 

Nul n’est plus à convaincre de l’impérieux besoin pour notre pays de se consacrer à la

création et au développement de ses entreprises. Quel que soit le point de vue d’où l’on se

place, l’apport des nouvelles entreprises à notre économie, à nos emplois ou encore au

développement des territoires revêt une importance considérable.

 

Beaucoup d’écrits ont été publiés sur ce sujet tels que les travaux du Conseil National de la Création d’Entreprise ou encore le rapport parlementaire de Monsieur Eric BESSON publié en septembre 1999. Divers colloques et manifestations ont permis des échanges fructueux ; par exemple les Etats généraux de la création d’entreprises d’avril 2000 initiés par le Gouvernement. Enfin, des dispositions ont été prises pour favoriser cet élan créateur qui semble souffler sur notre économie ; nous noterons bien évidemment à ce titre les 9 mesures annoncées aux Etats généraux et mises en place dès l’automne dernier.

 

Autant dire que la mobilisation ne fait plus défaut…

 

Le rôle de cette mission n’en est que plus clair : comment simplifier l’environnement du

créateur en vue de faciliter sa naissance, ses premiers pas vers le développement, ou comment simplifier la tâche du repreneur d’entreprise car n’oublions pas que ce dernier est également un créateur d’entreprise, ce qui fut constaté au cours de la mission..

 

Si l’objectif est clair, les contraintes restent nombreuses. Une grande diversité de cas sont

concernés. En effet, les profils des créateurs d’entreprise sont très variés et, pour ne citer que les deux extrêmes, les projets d’entreprise concernant l’auto-emploi ou les projets de création mettant en œuvre des processus de valorisation de la recherche nécessitent des dispositifs appropriés. De plus, il existe une extraordinaire variété d’acteurs qui constituent l’environnement de l’entrepreneur : acteurs publics, parapublics, privés, associatifs…

 

Face à ces quelques constats, la mission s’est fixée comme objectif de rester réaliste et

pratique, choisissant de mettre le créateur au centre d’un dispositif qui lui serait dédié et non l’inverse. En effet, favoriser la création d’entreprise, c’est certes mettre en place des moyens de facilité, mais c’est d’abord et surtout se pencher sur la personne qui entreprend. Car la France manque aujourd’hui moins de projets que de personnes susceptibles de les développer.

 

Qu’il vienne du salariat, de l’exclusion ou qu’il sorte de l’école, le créateur doit être au cœur du système. C’est de lui que tout naît, c’est lui qui porte un projet, qui va le mettre en mouvement et qui prendra les risques. Il créera les richesses et les emplois.

 

Servir le créateur, revaloriser son statut et son rôle, lui donner une vraie place dans la société, lui faciliter la tâche pour donner au plus grand nombre le goût d’entreprendre, telles ont été les finalités de notre réflexion et le but de nos recherches.

 

L’ambition de la mission est de permettre, par des mesures de simplification administrative parfois de mise en œuvre simple ou à l’occasion de projets plus ambitieux, d’augmenter sensiblement le nombre des créations annuelles, qui sont à elles seules aujourd'hui pourvoyeuses de plus de 500 000 emplois à terme de 3 ans.

 

Dans cet esprit, la mission propose douze orientations qui ont pour objectif d’améliorer le

contexte de la création d’entreprise, de sécuriser et de simplifier la vie de l’entrepreneur, ou encore de lui donner les conditions et les moyens de sa réussite.

 

Un récent sondage nous apprenait que 3 millions de Français ont un projet de création

d’entreprise. Aidons-les à passer du projet à la réalité. Ce sont 3 millions de chances dont la France ne peut faire l’économie.

 

Le financement

de la création d’entreprise

 

La création d'entreprise recouvre des réalités contrastées et, de ce fait, des besoins financiers différents.

 

Les auditions de créateurs font apparaître que les publics concernés par les dispositifs d’aides proposés connaissent mal ou ignorent leur existence.

 

La diversité des aides, leurs conditions de versement, la multiplicité des opérateurs qui les accordent sont autant d'embûches pour les créateurs.

 

Souvent, le caractère peu lisible du dispositif, l'identification difficile des guichets, la mise à disposition après des délais d'instruction relativement longs de ces aides ou de ces avances dissuadent même certains créateurs d'en demander le bénéfice. D’ailleurs plusieurs rapports ont fait état de l’existence de plus de 1 200 variétés d’aides ou subventions d’origine européenne, nationale ou locale pour la création, la transmission ou le développement des entreprises.

 

Globalement le nombre de porteurs de projet qui bénéficient de ces aides directes est très faible puisque sur l'ensemble des créations d’entreprises ayant vu le jour en 1998, 3 % seulement auraient perçu une subvention. (rapport APCE 1999).

 

Toutefois, par la garantie des emprunts accordés par la SOFARIS (Groupe BDPME), on peut estimer jusqu’à 10 % les créateurs d’entreprise bénéficiaires d’une aide publique ; ce qui demeure néanmoins insuffisant.

 

PROPOSITION

 

Ouvrir un chantier de recensement, de clarification

et d’évaluation

 

Un grand chantier de clarification, de simplification et de regroupement des régimes d'aides pour les créateurs doit être engagé, de manière à leur permettre d'y accéder plus aisément. De toute évidence, les outils fournis par les nouvelles technologies de l’information et de la communication peuvent apporter une aide précieuse à la mise en œuvre de ce chantier. Il serait souhaitable que des propositions d’ensemble puissent être proposées aux pouvoirs publics avant la fin de l’année 2001.

 

Les collectivités locales doivent bien entendu être associées à cet exercice de clarification et de simplification.

 

La mission des CIFE (Cellule d'Information sur le Financement des Entreprises) qui avaient, dans les comptoirs régionaux de la Banque de France, un rôle d'information très utile mais trop discret pourrait être relancée. Ce service n'existe, en effet, plus depuis 3 ans.

 

Le rôle des services d'accueil des entreprises dans les préfectures et sous-préfectures, ainsi que le rôle des services décentralisés du Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, doivent être également renforcés (désignation d’un interlocuteur identifié) afin qu'ils puissent donner les informations précises sur toutes les aides de l'Etat.

 

 

2 – Faciliter l’accès au crédit bancaire

 

 

La création d'entreprise reste un exercice difficile pour l’ensemble des établissements de financement des entreprises. Quelques 22 % (étude BDPME, CDC, APCE) seulement de créations obtiennent un prêt bancaire.

 

Or les créations disposant d'un prêt bancaire ont un taux de réussite de 55 % au terme de trois ans et demi d'existence, contre 41 % pour les autres créations (étude APCE mai 99 ), ce qui induit un risque de sinistralité d’ environ 45 %, Ce chiffre reste cependant loin des pertes réelles enregistrées compte tenu de garanties personnelles de l’emprunteur et de remboursements postérieurs à la cessation de l’activité de l’entreprise.

 

Enfin il convient d’indiquer, à titre d’exemple, qu’un prêt bancaire de 50 000 F sur 5 ans avec une marge de 3 % incluse dans le taux du prêt, dégage à son terme un bénéfice brut de 4 000 F à l’organisme prêteur. Cette marge demeure pour certaines banques insuffisante pour supporter les coûts d'instruction et de gestion des prêts de faible montant (environ 3 000 F par concours) et les sinistres sur les crédits de même nature. Cette activité de prêts semble dans de nombreux cas difficilement rentable pour les banques. C'est pourquoi un partage du risque avec des dispositifs publics s'avère indispensable.

 

Même si le récent dispositif du « prêt à la création d’entreprise », décidé par le

Gouvernement et mis en place depuis le 1 er octobre 2000, financera 20 ou 30 000 projets nouveaux, le crédit bancaire reste d’accès trop rare pour un grand nombre de créateurs d’entreprises.

 

Afin d'augmenter la fréquence de financement par les banques des projets de nouvelles entreprises qui s'avère actuellement trop faible, il conviendrait de réduire encore leur risque résiduel sur ce segment particulier d'activité.

 

 

PROPOSITIONS

 

Accroître la portée de la garantie SOFARIS

Augmenter le plafond de la rémunération des prêts

bancaires à la création d’entreprise

Accroître la portée des dispositifs de caution mutuelle

 

En l'état, la garantie du fonds public de SOFARIS à hauteur de 70 % des concours bancaires consentis aux entreprises en création se révèle pour les banques encore insuffisante parce qu’elle laisse une part de risque jugée dans de nombreux cas trop importante.

 

Il conviendrait donc de porter cette couverture à 80 % comme c'est le cas dans la plupart des grands pays de l’Union Européenne, en conformité avec la communication de la commission européenne du 24 novembre 1999 sur les aides de l’Etat accordées sous forme de garantie.

 

L’accroissement du montant de la garantie ainsi octroyée serait de nature à inciter les

organismes prêteurs à multiplier leurs concours et contribuerait à rassurer les créateurs

souvent obligés d’engager leurs biens personnels et familiaux dans leur projet d’entreprise.

 

Par ailleurs, afin de développer le nombre des prêts de faible montant en faveur de la création  d’entreprise, la mission propose que soit étudié un assouplissement du plafond de la rémunération des prêts, permettant des rémunérations plus substantielles compte tenu des risques pour les établissements de crédit, tout en conservant des limites raisonnables pour les nouvelles entreprises.

 

Enfin, le recours à des sociétés de caution mutuelle demeure restreint, et une réflexion devrait être engagée rapidement afin d’étendre plus largement ce dispositif qui pourrait à cette occasion recevoir un appui financier de l’Etat.

 

3 – Encourager par la voie fiscale l’apport en fonds

propres (ou quasi fonds propres) aux entreprises nouvelles

 

 

Si le concours des parents et des proches du créateur est fréquemment sollicité dans les projets d’entreprises nouvelles, en revanche l’épargne de proximité, au sens large du terme

        qu’il s’agisse de celle des particuliers et des entreprises

         ne l’est que très rarement.

 

Des mesures d’encouragement fiscal existent, tant à l’égard des personnes physiques que des entreprises. Il faut, pour les particuliers, les assouplir. Il faut aussi les faire mieux connaître, ce qui renvoie à certaines des propositions suivantes de la mission .

 

1. Incitation fiscale à l’investissement par les particuliers

 

La loi 1 accorde aux particuliers domiciliés fiscalement en France, une réduction d’impôt sur le revenu représentant le quart de la souscription numéraire au capital des entreprises nouvelles non cotées ; le plafond annuel de cette souscription est de 75 000 francs pour un couple ou 37 500 francs pour un contribuable seul.

 

Par ailleurs, les personnes physiques qui ont souscrit au capital d’une société non cotée constituée à compter du 1 er janvier 1994 et qui se trouve en état de cessation des paiements dans les 8 ans qui suivent sa constitution peuvent déduire de leur revenu imposable le montant de leur souscription dans la limite de 100 000 francs pour les célibataires et 200 000 francs pour un couple marié.

 

Un contribuable ayant bénéficié de la réduction d’impôt peut demander

ultérieurement, pour la même souscription, à déduire les pertes en capital si l’entreprise où il a investi cesse ses paiements : dans ce cas, la réduction d’impôt initiale est, de façon logique, reprise par le fisc l’année où il pratique la déduction.

 

Ce dispositif ne fait l’objet que d’un usage modéré et seuls 18 % des souscripteurs atteignent les plafonds actuels, tandis que 2 000 contribuables par an bénéficient de la déduction des pertes en capital.

 

Il appelle deux remarques :

 

-         d’une part, le plafond actuel

-          s’il est strictement apprécié

-          peut freiner la création de certaines entreprises nouvelles qui supposent la collecte de fonds propres relativement importants, notamment en raison des délais dans lesquels elles génèrent un chiffre d’affaires significatif et donc des besoins importants de trésorerie intercalaire qui peuvent en résulter. On pense notamment aux « start-up », dans le domaine des technologies de l’information, et encore plus dans celui des

bio-technologies où le développement de l’innovation peut couramment atteindre 2 ans;

 

1 Articles 163 octodecies A et 199 terdecies OA du Code Général des Impôts.

 

- d’autre part, ce dispositif ne s’applique qu’aux entreprises nouvelles créées    sous forme de sociétés non cotées, et les entreprises individuelles en sont totalement exclues. Sans doute peut-on souhaiter un usage plus large de la formule de l’EURL, mais l’engagement du patrimoine personnel est dans certains cas de nature à faciliter l’obtention de crédits ou cautions bancaires.

 

2. Incitations fiscales à l’investissement par les entreprises

 

Deux dispositions existent aujourd’hui dans ce domaine :

 

a)        l’une 2 vise l’essaimage, c’est-à-dire la création d’une entreprise nouvelle par le salarié avec l’aide de l’entreprise où il était employé. Les entreprises qui consentent des prêts à taux privilégié à des entreprises créées par les membres de leur personnel ou qui souscrivent au capital des sociétés créées par ces personnes peuvent constituer en franchise d’impôt une provision spéciale égale à la moitié des sommes versées au titre du prêt ou 75 % du montant souscrit en capital, dans la limite de 300 000 francs par salarié. Cette provision fiscale est réintégrée dans le résultat par tiers les 5 ème , 6 ème et 7 ème année après sa constitution.

 

Ce dispositif, bien que relativement avantageux, est très peu utilisé.

 

b)        la seconde disposition 3 est de portée beaucoup plus générale : elle autorise les entreprises à déduire de leur résultat imposable, dans la limite de 3,25 % de leur chiffre d’affaires, les versements qu’elles ont effectués à des organismes (agréés  par le Ministère du Budget) ayant pour objet exclusif de participer, par le versement d’aides financières, à la création d’entreprises.

 

Cette déduction semble très peu utilisée, bien qu’elle puisse représenter des sommes appréciables (325 000 francs par an pour une entreprise faisant un chiffre d’affaires de 100 MF). Un seul réseau d’aide à la création d’entreprise semble en fait en faire usage.

 

Qu’il s’agisse d’essaimage ou d’aide à la création par l’intermédiaire d’un réseau, le problème semble donc moins aujourd’hui d’instituer de nouvelles incitations fiscales que de faire mieux connaître celles qui existent. Tout au plus peut-on s’interroger, à propos de l’essaimage, sur la complexité du régime de réintégration fiscale de la provision, voire sur le principe même de cette réintégration, s’agissant de sommes relativement modestes (moins de 10 000 francs en moyenne, semble-t-il, de provisions par an pour les entreprises peu nombreuses qui pratiquent cette forme d’aide).

 

 

2 Article 39 quinquiès H du CGI

3 Article 238 bis 4 du CGI

 

 

PROPOSITION

 

Elargir la participation des personnes physiques à

l’investissement dans les entreprises nouvelles,

en particulier au bénéfice des entreprises individuelles

accompagnées.

 

Comme il a été indiqué, le plafond actuel peut – notamment dans les projets à croissance

rapide – faire obstacle au développement souhaitable des investissements en fonds propres de la part des particuliers.

 

Cette difficulté peut être tournée en répartissant sur 2 ou 3 exercices la levée du capital.

 

Le projet de loi sur les nouvelles régulations actuellement en discussion prévoit d’ailleurs que la libération du capital minimum des SARL (50 000 F) peut être étalée sur 5 ans. Mais il est fréquent que le besoin de fonds propres soit plus immédiat.

 

Il est donc proposé d’autoriser les particuliers, lorsque la souscription réalisée en cours d’une année excède le plafond (37 500 F ou 75 000 F), à reporter sur les années suivantes, dans la limite totale de 3 ans, le reliquat de souscription afin de leur permettre de bénéficier de la réduction d’impôt de 25 % sur la totalité de l’investissement réalisé.

 

Ainsi et à titre d’exemple, un couple qui aurait souscrit 200 KF en numéraire au capital d’une entreprise non cotée, pourrait prendre en compte pour la réduction de son impôt sur le revenu,

le quart de :

- 75 KF l’année de souscription

- 75 KF l’année N+1

- 50 KF l’année N+2

pour autant qu’au cours des années N+1 et N+2 il n’ait pas à nouveau réalisé d’autres

investissements de même nature.

 

L’extension de la déduction aux investissements dans les entreprises individuelles pose un

problème plus délicat, puisque la confusion du patrimoine privé et du patrimoine

professionnel ne permet pas un suivi aussi sûr de la réalité de l’affectation dans l’activité

professionnelle des sommes investies, ce qui crée un risque de détournement à des fins

personnelles, voire de donation déguisée.

 

Il semble néanmoins difficile de continuer de refuser complètement le bénéfice de l’incitation fiscale aux entreprises individuelles. Une voie de recherche consisterait, en ce qui les concerne :

 

- à faire porter la déduction sur des avances sans intérêt ou à faible taux, ou tout autre

  formule permettant l’individualisation des sommes versées ;

 

- à susciter la création de structures intermédiaires (fonds de placement locaux par     exemple si l’on veut encourager l’investissement de l’épargne de proximité, voire les réseaux  d’accompagnement eux-mêmes) qui recevraient les fonds à investir, les affecteraient aux bénéficiaires désignés par les investisseurs et s’assureraient de leur affectation aux besoins professionnels, par exemple en exigeant un suivi de trésorerie distinct des sommes affectées à l’entreprise.

 

- à limiter l’avantage fiscal à la déduction des sommes investies, à l’exclusion des pertes en cas de mise en liquidation.

 

 

Les formalités

liées à la création d’entreprise

 

4 – Simplifier les formalités de création des entreprises

 

Les formalités de création d’une entreprise ont été considérablement simplifiées par la mise en place, en 1981, des Centres de Formalités des Entreprises (CFE).

 

Qu’ils optent pour la création d’une entreprise individuelle ou d’une société, les créateurs doivent simplement déposer leur dossier, en un même lieu « guichet unique », en une seule fois et ne remplissent qu’un seul formulaire de demande d’immatriculation.

 

Le CFE centralise gratuitement l’ensemble des pièces du dossier de création, de modification ou de radiation puis les transmet aux différents organismes concernés par la création de l’entreprise : services fiscaux, organismes de sécurité sociale, organismes de retraite, inspection du travail, INSEE, Greffe du Tribunal de Commerce et/ou Répertoire des Métiers.

 

La loi a légalisé la notion de CFE et posé le principe, dans son article 2, d’un dossier unique de déclaration.

 

Malgré ces avancées, les créateurs ne comprennent pas toujours le sens de certaines formalités qui demeurent encore complexes et peu lisibles : sur le plan fiscal (choix du régime), sur le plan social (statut du gérant : salarié ou non salarié), sur le plan juridique (personnalité morale de l'entreprise).

 

Ils ressentent un certain isolement et ne savent pas à qui s’adresser pour obtenir une

information, une aide au montage de leur dossier. Cela leur occasionne inquiétudes,

interrogations et leur fait perdre un temps qui pourrait être mieux utilisé dans l’intérêt de leur projet (réalisation de plan d’affaires ou d’étude de marché).

 

Et même si le recours aux CFE est gratuit, ceux-ci proposent fréquemment une assistance facultative payante à la formalité, d’autant moins facilement comprise par les créateurs qu’elle leur est souvent nécessaire.

 

Enfin, la qualité du service et de l’accueil des CFE reste, de l’avis même des créateurs, très variable d’une structure à l’autre.

 

 

PROPOSITIONS

 

Renforcer le rôle d’accueil et la qualité du service des CFE

Poursuivre l’effort de simplification

 

Les CFE ne devront plus être de simples bureaux d’enregistrement mais devenir des lieux

conviviaux, de véritables centres d’accueil et d’orientation des créateurs, parfaitement

intégrés dans leur environnement local et accentuant le travail de partenariat avec les réseaux d’accompagnement.

 

La mise en place de ces « nouveaux » centres passe par un élargissement de leurs

compétences et nécessite donc une professionnalisation complémentaire de leurs personnels.

 

Véritables lieux d’introduction à l’accompagnement, ceux-ci devront être à même :

 

- d’assurer un accueil plus personnalisé des porteurs de projet,

 

- de développer une politique de formation à leur intention,

 

- de les accompagner dans le montage et le suivi de leurs projets soit directement, soit en les orientant vers les partenaires locaux ad hoc.

 

Par ailleurs, les attributions des CFE doivent être élargies à un plus grand nombre de

formalités nécessaires à la création d’une entreprise. Aujourd’hui, certaines ne relèvent pas de leurs missions (enregistrement des statuts, adhésion de l’entreprise à une caisse de retraite complémentaire, déclaration à la Poste, communication du numéro de la convention collective applicable…).

 

Pour accompagner ce changement et concrétiser le caractère plus convivial et non plus

simplement administratif de ces points d’accueils, il est proposé que les CFE soient désormais désignés sous le nom de Centre d’Accueil pour les Formalités des Entreprises « CAFE ».

 

Ainsi, à travers ce sigle expressif de la convivialité française, les « CAFE » seront des lieux d’accueil, de rencontre entre les acteurs d’appui et les créateurs d’entreprise et pas seulement des lieux de traitement administratif.

 

Afin d’assurer à chaque créateur une même qualité de services, quel que soit le centre auquel il s’adresse, la mise en place du renforcement de leur compétence devra faire l’objet d’une démarche qualité concertée et impliquer l’ensemble des centres d’accueil et de formalités.

 

L’objectif poursuivi doit être la création d’un véritable réseau des centres de formalités

d’entreprise, de qualité et aux prestations similaires dans tout le territoire, mis en œuvre tout particulièrement par les compagnies consulaires, pour lesquelles il s’agit d’une mission essentielle.

 

Ainsi les prestations identiques pour le traitement des formalités des entreprises seront

réalisés gratuitement dans tous les centres. Ces prestations pourront être complétées, le cas échéant, à la demande du déclarant, de services complémentaires pouvant faire l’objet de facturations.

 

Enfin, si de considérables efforts ont été produits quant à la simplification des formalités

administratives de création, certaines dispositions peuvent encore être mises en œuvre.

 

Dans le but de maintenir un effort constant dans ce domaine, il pourrait être envisagé de renforcer le rôle de proposition du Conseil National de la Création d’Entreprise (CNCE) en lui confiant la charge, en partenariat avec la Commission pour les Simplifications Administratives (COSA), d’élaborer, chaque année, un bilan et un programme de simplification des formalités de création d’entreprise.

 

 

5 – Dématérialiser les formalités de création

des entreprises

 

Le Gouvernement a prévu de généraliser la mise en ligne des formulaires administratifs, de dématérialiser les procédures administratives et de rendre l’administration accessible à tous par voie électronique (Circulaire du 7 octobre 1999 relative aux sites Internet des services et établissements publics de l’Etat).

 

Parmi les initiatives déjà réalisées on peut citer :

 

-          la mise en ligne des déclarations sociales périodiques des entreprises (Déclaration Annuelle des Salaires, Déclaration Unique d’Embauche, Déclaration Unique de Cotisations sociales). Cette expérimentation est conduite par le Groupement d’Intérêt Public « Modernisation des Déclarations Sociales » (GIP MDS),

 

-          la possibilité, sous certaines conditions, d’effectuer des transmissions par voie électronique de déclarations fiscales professionnelles.

 

S’agissant des formalités de création d’entreprise, un certain nombre de CFE ont mis en place avec leurs partenaires (greffes, administrations fiscales et organismes de protection sociale) un dispositif d'échanges dématérialisés d’informations.

 

Cependant, on constate :

 

-          qu’en fin d’année 2000, seuls 20 % des dossiers de création font l’objet d’échanges informatisés entre ces différents organismes.

 

-          que la réduction à 24 h du délai d’immatriculation (décret du 2 juillet 1998), demeure dans la plupart des cas d’application encore trop marginale,

 

-          qu’à l’ère du développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication, les porteurs de projet ne peuvent pas encore créer leur entreprise

instantanément, de chez eux, à partir d’un minitel ou d’un micro-ordinateur.

 

 

PROPOSITIONS

 

Dématérialisation des démarches liées

à la création d’entreprise

Mise en place d’un CFE virtuel

 

Etendre l’échange informatisé d’informations à l’ensemble des CFE

 

Cette disposition faciliterait la réduction effective à 24 h du délai d'immatriculation et de

transmission par les CFE des données et pièces aux différentes administrations. Ce délai,

prévu par le décret du 2 juillet 1998, reste peu respecté en pratique pour des raisons souvent matérielles.

 

Il garantirait en outre l’égalité des créateurs face au délai administratif de création

d’entreprise.

 

Mettre en place un CFE virtuel

 

L’échange informatisé de données entre les organismes ne constitue qu’une première étape, aussi significative soit-elle, située en aval de la création.

 

Une démarche similaire doit être entreprise sans tarder, en amont, au bénéfice des porteurs de projet comme l'a d'ailleurs souhaité le Premier Ministre à l'occasion des Etats Généraux de la  création d'entreprises.

 

Un véritable service en ligne de création d’entreprise pourrait être mis en place simplifiant

ainsi l’intégralité des procédures de création, voire de modification ou de cessation d’activité.

 

Il permettrait au créateur de renseigner en ligne les formulaires nécessaires à

l’immatriculation de son entreprise, de transmettre les pièces justificatives en appui de sa

déclaration et de recevoir en retour les documents et informations justifiant de son inscription.

 

La concrétisation de ce service nécessite une concertation des différents organismes concernés afin d’éviter toute dispersion des initiatives et de l’effort public. Une mission exploratoire devrait d’ores et déjà être initiée par les pouvoirs publics, avec le concours de l’Agence Pour la Création d’Entreprises (APCE), en vue d’élaborer, dans les meilleurs délais, un véritable cahier des charges.

 

L’expérimentation prometteuse conduite par la GIP MDS en matière de déclarations sociales^par Internet, pourrait d’ailleurs servir de référence en vue d’une extension aux autres déclarations, notamment fiscales. 

 

Cette nouvelle opportunité devra également s’appuyer sur un outil pédagogique interactif

offrant toutes les informations nécessaires et les outils de simulation indispensables pour créer une entreprise, ce qui a été développé par l’APCE sur son site Internet.

 

Les administrations et autres organismes concernés devront étudier pour leur part un dispositif garantissant l'égalité des déclarants, qu'ils utilisent ou non le dispositif dématérialisé, afin que les délais, tant de déclarations que de règlements, restent les mêmes, que l’entreprise ait ou non recours à une transaction électronique et, en tout cas, ne se traduisent pas par un désavantage à l’encontre de ces nouveaux procédés.

 

 

L’accès aux marchés publics

 

6 – Faciliter l’accès aux marchés publics

Un accès plus aisé aux marchés publics constitue l’une des revendications les plus souvent formulées par les créateurs d’entreprises et les réseaux qui les aident. Les formalités requises pour présenter une offre (certificat justifiant d’une situation régulière au regard des obligations sociales et fiscales notamment) exercent souvent un effet dissuasif. La dimension des lots, surtout en cas d’achat centralisé, peut également rendre difficile la candidature de certaines entreprises n’ayant qu’une implantation locale. Les conditions de règlement en cas d’obtention de l’offre (espacement des acomptes, délais de paiement) pèsent également

davantage sur de jeunes entreprises à la trésorerie souvent tendue. Enfin, dans un souci de prudence les donneurs d’ordre peuvent avoir tendance à privilégier les offres d’entreprises déjà anciennes disposant de références antérieures par rapport à celles émanant de candidats de création récente et qui n’ont pu encore faire leurs preuves.

 

 

PROPOSITION

 

Faciliter l’accès des entreprises nouvelles

aux marches publics

 

La mission a pris note avec intérêt que le projet de réforme du code des marchés publics qui doit prochainement être mis en œuvre (sa publication devrait intervenir au cours du 1 er  semestre 2001) apportait des réponses à certaines préoccupations des créateurs d’entreprises.

 

En effet, il comporte un relèvement important du seuil en deçà duquel le gré à gré est admis, qui passerait de 300 000 francs TTC à 90 000 euros HT, soit 590 000 francs HT.

 

Ce fort relèvement augmenterait sensiblement la proportion de marchés sur lesquels le donneur d’ordre est libre du choix de son contractant, à condition bien entendu de respecter les impératifs généraux de libre concurrence.

 

Le texte prévoit également certaines dispositions financières de nature à améliorer les

conditions de règlement des marchés : pour toutes les petites et moyennes entreprises au sens de l’Union Européenne (chiffre d’affaires inférieur à 40 millions d’euros et moins de 250 salariés), la retenue de garantie devrait être supprimée. En outre, le délai de paiement effectif devra être expressément prévu au marché ou, à défaut, ne pourra excéder une durée déterminée par décret.

 

La mission prend acte de ces orientations qui lui paraissent bien répondre à certaines des

demandes de créateurs d’entreprises. Elle note également que le dispositif qui réserverait aux entreprises nouvelles, ou plus largement aux PME, un « quota » de marchés, serait

directement contraire aux directives européennes, et engendrerait de surcroît des demandes reconventionnelles d’autres catégories d’entreprises.

 

La mission considère, donc, en définitive, que ce n’est pas par la voie réglementaire que peut être créé un environnement positivement favorable à l’accès des créateurs d’entreprises aux marchés publics. En effet, au-delà du seuil du gré à gré, les donneurs d’ordre sont liés par des procédures strictes d’appel à la concurrence. En deçà de ce seuil, leur liberté de choix est plus grande, mais elle doit demeurer inspirée par le désir d’obtenir au meilleur prix des prestations satisfaisantes.

 

C’est, en réalité, en sensibilisant les acheteurs publics à l’importance que l’obtention d’un

marché peut avoir pour une petite entreprise en démarrage, qu’il convient d’agir. D’abord,

pour éviter que le créateur d’entreprise, qui – par définition – a peu de références et souvent une situation financière encore fragile, ne fasse l’objet d’une discrimination négative systématique, au profit de fournisseurs « établis » et connus du donneur d’ordre. Ensuite, pour tenter d’obtenir qu’une attention particulière soit portée à leurs offres, par exemple lorsque le créateur est porteur d’innovations technologiques intéressantes (on pense notamment aux offres des « start up » d’Internet ou de biotechnologie), ou lorsqu’il propose des services de proximité pour lesquels il est possible, à une collectivité locale proche, de le mettre à l’essai dans un cadre limité, sans compromettre l’impératif global de gestion de ses dépenses aux meilleures conditions.

 

 

Les réseaux d’accompagnement

 

7 – Développer les réseaux d’aide

aux créateurs d’entreprises et leurs performances

 

La création d’entreprise couvre une grande diversité de cas. Types d’entreprises créées, profils et motivations des entrepreneurs, secteurs d’activités ou encore volumes de financement requis sont autant de caractéristiques conditionnant les besoins des créateurs en matière d’appuis, d’informations, de conseils et d’accompagnement. Accompagner un chômeur de longue durée dans le montage de son projet d’auto-emploi ou valider la pertinence d’un dossier de financement d’un projet lié aux nouvelles technologies ne requièrent pas, de toute évidence, les mêmes besoins et, de ce fait, les mêmes démarches.

 

Aussi, existe-t-il en France une variété d’acteurs en matière d’appui et d’accompagnement qui mènent des actions d’aide, de conseil, de formation, de financement, d’hébergement, d’expertise, orientant leurs actions en fonction de critères liés le plus souvent aux profils des créateurs ou à l’aspect sectoriel de leur projet. On estime à plus de 3 000 le nombre de structures, de dimensions et de compétences variées, œuvrant dans l’accueil et l’accompagnement des créateurs d’entreprises (base de données accessible sur le site Internet de l’APCE). Ce chiffre ne prend pas en compte les professionnels libéraux qui interviennent ponctuellement ou régulièrement sur des dossiers de création d’entreprise

(experts-comptables, commissaires aux comptes, avocats, notaires, cabinets de conseil).

 

L’impact positif de l’aide des réseaux sur la pérennité et le développement des entreprises qui ont été appuyées est notoire. Cependant, il apparaît que le nombre de créateurs d’entreprise réellement accompagnés (au-delà du simple conseil) demeure relativement faible par rapport au total du nombre de créateurs et de repreneurs d’entreprises en France.

 

L’INSEE, le rapport parlementaire de Monsieur Eric BESSON et des études ad hoc situent le nombre de créateurs accompagnés à environ 10 %. Ce chiffre reste trop faible, d’autant plus que certains profils de créateurs ont de plus importants besoins d’accompagnement (en général les cas extrêmes : haute technologie et innovation, création de son propre emploi pour sortir d’une situation de précarité). Les différents rapports notent également une forte hétérogénéité quant aux compétences, aux savoir-faire et aux profils des accompagnateurs.

 

Il y a une volonté de la part des réseaux d’accompagnement de progresser en termes de qualité des prestations d’appui apportées aux créateurs d’entreprise. A la suite des Etats généraux de la création d’entreprise, une étude sur les démarches qualité dans les réseaux en vue de l’élaboration d’une charte de qualité commune a été initiée par le Secrétariat d’Etat aux PME, au Commerce, à l’Artisanat et à la Consommation, le Secrétariat d’Etat à l’Industrie et le comité de pilotage « charte Qualité des réseaux » du CNCE. Elle montre que les 8 principaux réseaux d’appui à la création d’entreprise ont engagé des démarches qualité : des certifications complètes avec une norme NF service ou une certification externe pour 2 d’entre eux), des formalisations de procédures (sans passer par une certification

externe) pour 3 d’entre eux, des initiatives locales de formalisation et d’homogénéisation des procédures pour 3 d’entre eux.

 

 

PROPOSITIONS

 

Favoriser l’accès à l’accompagnement

Encourager les procédures tendant à la qualité des réseaux

et a l’évaluation de leur efficacité

 

Il apparaît nécessaire d’amplifier le recours des créateurs à l’accompagnement, et de leur

proposer un dispositif de qualité et de proximité.

 

A cet égard, le CNCE mène actuellement, avec l’ensemble des réseaux, des travaux destinés à l’élaboration d’une « charte qualité » et de référentiels liés aux métiers de l’appui et de l’accompagnement avec pour objectif d’optimiser la qualité des prestations apportées aux créateurs d’entreprises.

 

Ce travail devra se concrétiser par :

 

- l’élaboration d’une charte les engageant vis à vis des créateurs à assurer des prestations de   qualité ;

 

- la mise au point d’outils et de référentiels, élaborés à partir des bonnes pratiques qualité

  repérées dans les réseaux, reconnus par l’ensemble des réseaux et permettant

  l’amélioration des pratiques de chacun ;

 

L’objectif est triple :

 

- favoriser la lisibilité par les créateurs des prestations de chacun des réseaux ;

- favoriser une meilleure articulation entre les diverses compétences des réseaux ;

- favoriser une meilleure coordination des réseaux au niveau local.

 

Bien entendu, ce processus n’aura de valeur que si les réseaux publient régulièrement les

résultats de leurs actions d’une part, et si ce processus fait l’objet, d’autre part, d’évaluations périodiques qui doivent être confiées à une instance d’expertise extérieure aux réseaux et à l’administration.

 

Il n’est pas souhaitable que les Pouvoirs Publics mettent en place un processus de

« labellisation » officielle avec l’obligation de respecter des démarches imposées. En

revanche il est assez évident qu’une augmentation des moyens financiers par concours des

financements publics doit être proposée. Toutefois, la publication des prestations effectuées par les réseaux au bénéfice des créateurs d’entreprise permettra, tant aux financeurs publics qu’ aux organismes concourant au financement des réseaux de justifier de leurs décisions.

 

La mission considère enfin, que pour mieux garantir le succès des créateurs d’entreprise, une réflexion doit être menée pour subordonner plus généralement l’octroi des aides publiques à l’accompagnement par une structure ou un réseau de proximité. Le choix de cette structure ou de ce réseau doit être laissé à l’initiative du créateur.

 

 

La fiscalité des entreprises nouvelles

 

8 – Faciliter aux créateurs d’entreprise le respect de leurs

obligations fiscales

 

 

Le choix du régime fiscal est l’une des questions principales qui se pose au chef d'entreprise dès l'enregistrement de son activité. Ce choix conditionne à la fois le régime d’imposition de ses revenus professionnels et son régime de TVA.

 

Les réformes récentes ont indiscutablement clarifié et simplifié les procédures applicables en la matière. Les régimes peu favorables du forfait et de l’évaluation administrative ont été supprimés et le plafond du chiffre d’affaires, permettant aux entreprises individuelles de bénéficier du régime très simplifié de la micro-entreprise, a été relevé.

 

Cependant, les créateurs redoutent encore les démarches à accomplir auprès de

l’administration fiscale et hésitent souvent à prendre conseil auprès d’elle.

 

Leurs principales difficultés concernent les points suivants :

 

 - le manque d’informations, sur les conséquences du choix du régime d’imposition.

 

Le créateur d'entreprise dispose d’un délai de trois mois pour choisir définitivement le régime fiscal de son entreprise. Une fois choisi, le régime d’imposition s’applique pendant une durée pouvant aller jusqu’à 5 ans et le régime de TVA, pendant 2 ans ;

 

- l’incertitude relative aux échéances futures et au montant des prélèvements fiscaux ;

 

- la complexité des modalités de remboursement des crédits de TVA (crédits remboursés  trimestriellement à partir du seuil de 5 000 F) et les charges financières résultant des  délais de remboursement effectifs.

 

 

PROPOSITIONS

 

Développer des rapports personnalisés avec

l’administration fiscale et assouplir certaines dispositions

 

Contrairement à ce que pensent de nombreux créateurs, l’administration fiscale n’a pas pour seule vocation le recouvrement et le contrôle des prélèvements fiscaux.

 

Elle est aussi, et de plus en plus, une administration au service des usagers.

 

Dans ses relations avec eux, elle doit donc faire une place croissante au conseil et à

l’accompagnement.

 

Une démarche affichée d’ouverture et quelques aménagements limités de dispositions

existantes permettraient de valoriser cette fonction d’accompagnement de l’administration.

 

L’instauration de contacts personnalisés avec les créateurs d’entreprise

 

L’administration fiscale a entrepris de diffuser depuis l’année dernière un « livret fiscal » qui  a pour objectif de mieux faire connaître les mécanismes de la fiscalité des entreprises aux créateurs. Il leur propose un entretien d'information et d'accompagnement auprès des services dont ils relèvent.

 

Il conviendrait d'assurer à ce livret une plus large audience et de l'associer, comme cela est d’ailleurs proposé, à une démarche de rencontres et d'échanges entre l'administration fiscale et le créateur d'entreprise.

 

L'instauration de relations nouvelles entre l’administration fiscale et la jeune entreprise

pourrait pallier les difficultés fréquemment rencontrées, en particulier en ce qui concerne les délais de remboursement des crédits de TVA.

 

Le livret fiscal favorisera d’autant plus l’instauration de ces nouvelles relations qu’il

comportera l’identification nominative du correspondant fiscal de l’entreprise, et permettra d’établir un échéancier précis des paiements correspondant au régime fiscal choisi par le créateur .

 

Enfin, dans le cadre de la dématérialisation des formalités (proposition n° 5), le livret fiscal

pourrait être utilement et rapidement communiqué aux créateurs d’entreprises.

 

Simulation des prélèvements fiscaux

 

A l’image des expérimentations mises en œuvre pour le calcul des charges sociales (sur le site Internet de la CANAM par exemple), l’administration fiscale devrait mettre à la disposition des entreprises un service en ligne de simulation du calcul des prélèvements fiscaux à la charge de l’entreprise ou de son dirigeant.

 

Ce service devra être facile d’accès, simple d’utilisation, et créer un lien avec le « Portail » de la Création d’Entreprise souhaité par le Gouvernement lors des Etats généraux de la création d’entreprise et dont la mise en place a été confiée à l’APCE.

 

L’harmonisation des délais d’application des régimes fiscaux

 

Le régime fiscal choisi par le créateur d’entreprise s’applique obligatoirement:

 

- pendant 2 ans en matière de TVA et pour les Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC) en cas d’option pour le bénéfice réel d’une entreprise relevant normalement du régime simplifié d’imposition.

 

- pendant 5 ans pour l’imposition des BIC des entreprises relevant en droit du régime des

  micro entreprises (chiffre d’affaires annuel inférieur à 500 000 ou 175 000 Francs) et qui

  optent pour un régime de bénéfice réel.

 

Pour une meilleure lisibilité, il conviendrait d’unifier ces délais en fixant pour toutes les

options une durée de deux ans, plus courte et ainsi moins contraignante.

 

L’allongement du délai de choix du régime fiscal

 

Afin de laisser un temps d’appréciation indispensable au créateur d’entreprise et de permettre l’instauration des contacts personnalisés évoqués plus haut, il est proposé de porter à 6 mois (au lieu de trois mois actuellement) le délai de choix du régime fiscal des entreprises nouvelles.

 

L’accord tacite de l’administration fiscale

 

L’exonération d’impôt des bénéfices des entreprises nouvelles situées dans les zones aidées prévues par la loi est en principe subordonnée à l’accord de l’administration au vu d’une demande présentée par le créateur d’entreprise.

 

La loi a prévu depuis 1996 que le silence gardé par l’administration pendant trois mois sur

une demande explicite et précise valait approbation tacite de la demande.

 

Cette disposition (qui s’applique également à d’autres avantages fiscaux, en particulier aux crédits recherche) est particulièrement intéressante puisqu’elle aboutit à fixer impérativement à trois mois le délai dans lequel l’administration fiscale doit, formellement ou tacitement, prendre position. Elle mérite d’être davantage connue.

 

Son application serait sans doute plus aisée s’il n’était pas exigé que la demande soit formulée avant la création d’entreprise (c’est-à-dire avant l’inscription au Registre du Commerce ou des Métiers) et si elle pouvait l’être dans un délai de trois mois après la création.

 

 

La situation personnelle du créateur

 

9 – Améliorer la couverture sociale du créateur

 

Chacun s'accorde à penser que le passage du statut de salarié au statut de créateur

d'entreprise et donc d'entrepreneur, constitue un moment difficile, générateur de risques et d'anxiété et, à l'évidence, un frein à la création d'entreprises.

 

En effet, le statut de salarié est assorti de garanties indispensables qui créent les conditions d'une certaine sécurité, notamment au regard des mécanismes de protection sociale ou des mécanismes garantissant la continuité d'une partie des revenus en cas de perte subite d'emploi.

 

De son côté l'entrepreneur découvre de nouvelles dispositions de protection sociale fondées sur une assiette différente et découvre également une absence de garantie en cas d'échec de sa nouvelle activité. En outre, le statut juridique d'entrepreneur peut lui conférer par le biais de la confusion de son patrimoine personnel et familial avec son activité d'entrepreneur, une situation d'indéfinie responsabilité. Une réflexion devrait d’ailleurs être prochainement menée sur la prise en compte dans notre droit français de la notion de patrimoine d’affectation.

 

Pour pallier cette série d'inconvénients, qui constituent autant de freins à la création d'entreprises, plusieurs dispositions ont été élaborées depuis quelques années mais aucune d'elles n'est arrivée à une pleine efficacité.

 

Aujourd’hui l'entrepreneur peut souscrire une assurance complémentaire visant à

l'amélioration de sa retraite, à la prise en compte d'indemnités journalières en cas de maladie ou d'accidents du travail ou à l'assurance d'un complément de revenu en cas d'échec de son activité. On notera également, la faculté prochainement offerte à tous les porteurs de projets de créer à moindres investissements immédiats, une entreprise sous forme sociétale en permettant la libération échelonnée du capital social des SARL – 50 000 F. sur 5 ans - (projet de loi sur les Nouvelles Régulations Economiques en cours d’examen par le Parlement).

 

Pour compléter tous ces dispositifs et accompagner la prise de risque, une série de mesures doit être proposée, pour mieux assurer la continuité des droits acquis par les salariés candidats à la création d'entreprises.

 

PROPOSITIONS

 

Prolonger les droits acquis

Assouplir l’accès au congé création

 

 

Le licenciement est un cas de rupture du contrat de travail ouvrant, pour le salarié, le bénéfice d'allocations de chômage.

 

Aujourd’hui, un porteur de projet licencié peut demander l’ouverture de ses droits aux

ASSEDIC avant la création de son entreprise, et, en cas d’échec de celle-ci, retrouver le solde de ses droits pendant une période :

 

- démarrant à la date d’ouverture de ses droits (avant la création de son entreprise),

 

- et égale à la durée des droits ouverts augmentée de trois ans, sous bénéfice de la

Commission Paritaire Locale.

 

Jusqu’à présent, un salarié souhaitant renoncer à un emploi stable pour créer une entreprise n’a, quant à lui, aucun droit à l’erreur : bien qu’il ait généralement cotisé au régime de l’UNEDIC pendant plusieurs années, il perd, automatiquement et instantanément, en devenant entrepreneur, tous ses droits au versement d’allocations.

 

La récente convention relative à l’aide au retour à l’emploi et à l’indemnisation du chômage pour 2001, marque cependant une avancée considérable en reconnaissant expressément la démission pour création d’entreprise : « les salariés ayant démissionné pour créer ou reprendre une entreprise seront admis, selon des conditions définies par la Commission Paritaire Nationale, au bénéfice de l’indemnisation, si la création ou la reprise échoue dans un délai de 36 mois » (article 1 er , § 5).

 

Cette disposition ne vise cependant que la situation d’échec, et ne permet au démissionnaire :

 

- ni de demander l’ouverture de ses droits pendant la phase de préparation de son projet ;

- ni de demander l’ACCRE (exonération de ses charges sociales pendant 2 ans).

 

Il doit être offert au salarié qui démissionne pour créer une entreprise, le même bénéfice de sécurité en matière d'assurance chômage, que celui du salarié licencié.

 

En considérant la démission pour création d'entreprise comme un cas de démission légitime, il serait possible de conférer aux porteurs de projets des droits en vue de demander l'ouverture d'indemnisation ASSEDIC avant la création d'entreprise, de prétendre aux bénéfices de l'aide aux chômeurs créateurs repreneurs d'entreprises (ACCRE) ou de retrouver automatiquement le solde de ses droits acquis antérieurement dans un délai de 24 à 36 mois.

 

Par ailleurs, le projet de création d’entreprise pourrait être pris en compte dans le cadre du congé individuel de formation (CIF).

 

Enfin, le congé création d’entreprise constitue, dans son principe, un très bon outil de

développement de l’esprit d’entreprise chez les salariés. Il permet en effet à un salarié

souhaitant créer sa propre entreprise de s’absenter de chez son employeur pour préparer son projet, tout en ayant l’assurance de retrouver, à l’issue du congé, un emploi équivalent au même niveau de qualification et de salaire.

 

Il demeure cependant, à l’heure actuelle, peu attractif et donc peu utilisé.

 

En effet :

 

- le salarié doit avoir une ancienneté de 36 mois au moins dans l’entreprise,

 

- dans les entreprises de moins de 200 salariés - qui représentent l’immense majorité du parc des entreprises françaises - l’employeur est en droit de refuser le congé s’il estime que celui-ci aura des conséquences préjudiciables pour l’entreprise ou que l’activité envisagée est concurrente de la sienne.

 

Ce dispositif peut être assoupli. Il pourrait être envisagé d’abaisser à 50 salariés le seuil en dessous duquel ce congé peut être refusé.

 

10 – Simplifier le calcul

et le paiement des cotisations sociales

 

Le système de calcul et de paiement des cotisations sociales des travailleurs non salariés constitue une source de difficultés financières pour les nouvelles entreprises.

 

En effet, le régime social des travailleurs non salariés fonctionne de la manière suivante :

 

- les cotisations sont calculées à titre provisionnel, sur les revenus professionnels

   imposables de l’année précédente (avant application de l’abattement pour    adhésion à un  centre ou à une association de gestion agréés, des allégements fiscaux éventuels, et de la  déduction des cotisations sociales facultatives) ;

 

- elles font l’objet, en fin d’année suivante, d’une régularisation en fonction des revenus réels déclarés ;

 

- la première année, faute de revenus de référence, les cotisations provisionnelles sont calculées sur une base forfaitaire. Ce mode de calcul reste peu lisible pour l’entrepreneur  et surtout provoque un « effet couperet » souvent dénoncé à la fin de l’année de la  deuxième année et au cours de la troisième année.

 

Par ailleurs, pour répondre à une demande légitime des créateurs, qui doivent souvent faire l’avance de ces cotisations sociales avant même d’avoir reçu leurs premiers encaissements, la loi de financement de la sécurité sociale pour 2000 a prévu deux types de mesures applicables depuis le 1 er juillet 2000 :

 

- un allégement des cotisations des deux premières années, par une diminution de l’assiette forfaitaire,

 

- l’engagement par les organismes sociaux d’attendre la fin des trois premiers mois

  d’activité de l’entreprise pour commencer à recouvrer les cotisations sociales.

 

Ces mesures vont dans le sens des attentes des créateurs d’entreprise bien que les cotisations sociales fassent toutefois l’objet d’une régularisation ultérieure. Elle peut provoquer des difficultés de trésorerie pendant la troisième année de fonctionnement de l’entreprise.

 

En effet, si les créateurs bénéficient d’une baisse de leurs cotisations les deux premières années, ils se trouveront confrontés à une hausse très importante la troisième année, en général année de stabilisation ou de développement de leur entreprise.

 

Si l’on veut plus prendre en considération la fragilité des entreprises pendant les premières années de leur existence et favoriser leur pérennité, deux propositions complémentaires doivent être mises à l’étude :

 

-         du point du vue de l’assiette, la poursuite de l’allègement des charges

-         en matière de versement, la recherche d’une suppression de «l’effet-couperet ».

 

 

PROPOSITIONS

 

Alléger et améliorer le calcul

et le paiement des cotisations sociales

 

L’assiette et le montant des cotisations

 

Le poids des cotisations sociales est fréquemment cité comme un frein à la création

d’entreprise.

 

- Les mesures d’allégement des cotisations sociales des créateurs d’entreprise prévues par  l’article 11 de la loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2000, dont l’application a été réalisée au 1 er juillet dernier, pourraient ainsi être étendues au régime complémentaire  obligatoire des artisans et à celui de l’invalidité décès.

 

Toutes les cotisations seraient calculées sur la même assiette, ce qui devrait rendre plus

lisible le système des prélèvements. Il est évident que cette mesure est d’un coût élevé pour la CANCAVA. Aussi, elle suppose qu’une solution soit apportée à son financement (20 MF pour invalidité décès et 100 MF pour le régime complémentaire artisan).

 

- L’attention pourrait se porter, aussi plus particulièrement, sur l’assiette minimale des

  cotisations d’assurance maladie qui reste notablement élevée (71 000 F).

 

- Toutefois, permettre au créateur de choisir pendant les toutes premières années de la vie de son entreprise le niveau de sa couverture vieillesse apparaît la piste la plus prometteuse, en tout cas cohérente avec la nécessité que le risque pris s’accompagne d’une certaine liberté de choix en ce domaine. En outre, une telle mesure produirait, certes, une détérioration  immédiate des comptes des régimes retraites, mais demeurerait essentiellement neutre à long terme, la masse des droits à la retraite à financer étant, elle aussi, appelée à diminuer.

 

Certaines questions mériteront néanmoins d’être examinées, mais la mission considère qu’elle ne présentent pas de caractère insoluble. Il s’agit notamment:

 

- de la durée de ce régime social d’exception ;

 

- des règles de rachat des périodes non cotisées ;

 

- de l’obligation de rachat des périodes ayant bénéficié de ce régime ultérieur.

 

Modalités de versement

 

Afin d’éviter aux nouveaux entrepreneurs d’avoir à régler des cotisations sociales avant tout encaissement et de supprimer l’effet pervers, souvent dénoncé, de la régularisation des cotisations en fin de deuxième année et en début de troisième année d’exercice, la mission a examiné la mise en place d’une assiette qui soit à la fois simplifiée et fondée sur l’activité réelle de l’entreprise. Le dispositif, qui s’inspirerait directement de celui applicable en matière fiscale aux micro-entreprises, pourrait être le suivant :

 

- chaque trimestre l’entrepreneur déclarerait son chiffre d’affaires à un organisme collecteur unique, sur le modèle de la déclaration de TVA. Cette déclaration pourrait être effectuée  par tout moyen et notamment par Minitel ou par Internet. En cas de cessation d’activité, l’entrepreneur aurait l’obligation d’effectuer une déclaration au moment de cette cessation ;

 

- l’organisme collecteur calculerait le montant des cotisations sociales dues par

  l’entrepreneur par application des taux actuels de cotisations à une assiette déterminée

  conformément aux règles de la micro entreprise, c’est-à-dire obtenue en déduisant du

  chiffre d’affaires un abattement forfaitaire représentatif des dépenses professionnelles et égal à :

- 70 % pour les activités de vente de marchandises et fournitures de logement,

- 50 % pour les activités de prestations de services,

- 35 % pour les bénéfices non commerciaux ;

 

- l’organisme collecteur prélèverait directement le montant des cotisations sur le compte de l’entrepreneur. Un système de prélèvement mensuel pourrait être proposé sur la base d’un échéancier, l’organisme collecteur devant alors effectuer un ajustement au dernier

  trimestre ;

 

- toute régularisation des cotisations au cours des années suivantes se trouverait donc

supprimée.

 

Compte tenu du caractère très novateur de cette proposition, la mission considère qu’une

expertise devrait être rapidement lancée, notamment en vue de déterminer sa faisabilité pour les entreprises individuelles relevant du régime fiscal « micro ». Cependant, la mise en place d’une perception minimum très modérée, destinée à éviter la constitution de droits à une couverture sociale sans contribution pourrait être envisagée, mais clairement dans des proportions très inférieures aux minima actuels.

 

 

11 – Concentrer les interlocuteurs sociaux

du créateur d’entreprise

Les travailleurs non-salariés ont, au niveau de leur régime social au moins trois

interlocuteurs :

 

- la caisse d’assurance maladie qu’ils ont choisie lors de leur immatriculation,

- l’URSSAF pour les allocations familiales,

- la caisse d’assurance vieillesse correspondant à leur activité.

 

Ces trois interlocuteurs leur adressent des appels de cotisations à des périodes différentes et leur demandent généralement des informations identiques.

 

Par ailleurs, malgré les efforts d’harmonisation qui ont été réalisés ces dernières années, certaines disparités demeurent, les principales sont :

 

- le décalage de la période de référence entre le régime d’assurance maladie (1 er juillet – 30 juin) et les autres régimes (1 er janvier – 31 décembre) ;

 

- les règles d’exigibilité des cotisations en début d’activité, les trois caisses appliquant des principes différents.

 

Ces deux éléments – pluralité d’interlocuteurs et disparité des régimes – sont source pour les créateurs d’un sentiment d’incompréhension de leurs régimes sociaux, parfois de découragement et compliquent leur tâche en les contraignant à de multiples déclarations et règlements. Le dispositif actuel majore très sensiblement les coûts globaux de fonctionnement du recouvrement des cotisations sociales sans bénéfice aucun au profit des entrepreneurs.

 

 

PROPOSITIONS

 

Harmoniser les pratiques

et créer un outil unique de recouvrement des cotisations

sociales

 

La mission considère qu’il faut se fixer un cap clair : celui du recouvrement social unique.

 

L’ensemble des interlocuteurs de la mission a souligné, en effet, que, du point de vue des

cotisations sociales pesant sur le créateur, en tant qu’artisan, commerçant, profession libérale et gérant majoritaire de SARL, la pluralité des régimes, des organismes et des règles applicables constituaient le frein le plus net à leur activité et une source de grande complexité administrative. La mission considère à cet effet qu’il y a lieu de distinguer l’activité administrative de recouvrement et de contentieux des organismes sociaux des travailleurs indépendants d’avec leurs missions de prestations sociales.

 

Fort de ce constat, elle recommande, tout d’abord, la mise en place de mesures

d’harmonisation proposées en commun par les organismes concernés URSSAF, CANAM,

CANCAVA et ORGANIC ouvrant la voie notamment en matière :

 

- d’harmonisation des règles de la taxation d’office,

- d’harmonisation et de la modification des règles de calcul des cotisations,

- d’harmonisation des modalités des appels des cotisations.

 

Il est certain que le recours à la dématérialisation pourrait, dans l’attente d’un plus complet  rapprochement des dispositifs, en atténuer la complexité pour le créateur. A cet égard, la montée en charge du site «net-entreprise » (GIP-MDS), couplée avec le développement d’outils simples permettant de simuler et calculer les cotisations, doit permettre de franchir un pas décisif.

 

Enfin la mission recommande le regroupement de la gestion par les structures URSSAF,

CANAM, CANCAVA et ORGANIC pour ce qui concerne les déclarations sociales, le calcul des cotisations, leur recouvrement et la gestion des contentieux éventuels. Une telle

harmonisation permettrait au créateur d’adresser à un guichet unique ses déclarations et ses règlements de cotisations sociales, à charge pour cet organisme unique d’en répartir les informations et les montants collectés auprès des organismes concernés.

 

 

L’embauche du premier salarié

 

12 – Faciliter l’embauche du premier salarié

 

Les entreprises nouvellement créées sont pour la majorité d’entre elles de très petite taille.

Environ 80 % d’entre elles n’ont aucun salarié.

 

Ces très petites entreprises constituent donc des gisements potentiels mais considérables de création d’emplois.

 

Mais beaucoup de créateurs sont dissuadés de recruter un premier salarié, par la complexité administrative liée à l’embauche et à la gestion de la paye.

 

Plusieurs formules de simplification ont déjà été expérimentées avec succès, dans des secteurs particuliers, pour remédier à ce problème :

 

- le chèque emploi-service, pour les emplois familiaux,

- la vignette, pour les intermittents du spectacle,

- le titre emploi-salarié agricole TESA.

 

Il est urgent de s’en inspirer.

 

 

 

PROPOSITION

 

Créer un chèque emploi premier salarié

 

La mission estime qu’une extension des formules de simplification existantes aux très petites entreprises doit être mise à l’étude, sous la forme d’un chèque emploi premier salarié.

 

Ce dispositif pourrait être utilisé par toutes les nouvelles entreprises, quelles que soient leur structure juridique et leur activité, mais également potentiellement par les quelque 1,2

millions d’entreprises existantes qui n’ont pas de salarié.

 

A l’instar du chèque emploi service, il constituerait un moyen de paiement et un outil de

déclaration. Il permettrait de rémunérer le salarié, qui l’encaisserait comme un chèque normal auprès de sa banque.

 

Les formalités liées au calcul des cotisations sociales, à leur prélèvement et aux déclarations d’ordre fiscal, seraient prises en charge par un organisme gestionnaire unique. Le salarié recevrait directement de cet organisme, une attestation d’emploi équivalent à un bulletin de salaire, lui donnant droit à une couverture sociale.

 

Une telle proposition suppose une forte volonté et une large concertation avec les

administrations, les partenaires sociaux et les organismes concernés afin de résoudre quelques questions qui semblent loin d’être insurmontables (conventions collectives, taux d’accident du travail, diversité des rémunérations complémentaires…).

 

Bibliographie

 

- Pour un plan d’urgence d’aide à la création de « très petites entreprises » – Commission

des finances Assemblée Nationale – Eric BESSON – Septembre 1999

 

- « Débrider » la création d’entreprise – CPCS 2000, Groupe 7, Ministère de l’Economie,

des Finances et de l’Industrie

 

- Groupe de travail, présidé par Monsieur François MONIER, pour la mise en place d’un

recouvrement intégré des cotisations personnelles des TNS – 1999.

 

- Rapports des Commissions du CNCE 1998 – 1999 – 2000 (essaimage, favoriser l’esprit

d’entreprise, financement et accompagnement)

 

- Rapports annuels de l’APCE 1998 – 1999 – 2000

 

- Manifeste Solo Connexions du 10 mai 2000, présenté par :

Marie-Noëlle AUBERGER, rédactrice en chef de la revue « Cadres CFDT »

Guy AZNAR, sociologue

Jacques CHAIZE, Président du MEDEF Bourgogne

Michel GODET, professeur de prospective industrielle au CNAM

Béatrice MAJNONI D’INTIGNANO, économiste

Joël PALIX, Président de Clust.com

Annick RENAUD-COULON, économiste

Hervé SERIEYX, économiste

Jean-Pierre WORMS, sociologue, Président de France Initiative Réseau

 

- Livre Blanc de la Création d’Entreprise, 12 mesures d’urgence pour favoriser la création

d’entreprise et la création d’emploi – Association Nouvelles Entreprises – Octobre 1998

 

 

Contributions

 

- Monsieur Jacques FREIDEL, Président de la CGPME

 

- Monsieur Didier KLING, Président de la Commission Financement du CNCE,

 

- Le Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts Comptables

 

- Madame Gaétane HAZERAN, membre du CNCE, Présidente ACTION’ELLES

 

- La Chambre de Commerce et d’Industrie de Mulhouse et son Président Jean-Paul

MARBACHER, ainsi que son successeur Jean MARBACH

 

 

Auditions et rencontres

- Monsieur Laurent FABIUS, Ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie et

  Monsieur François PATRIAT, Secrétaire d’Etat aux PME, Commerce, Artisanat et

 

Consommation (audience du 8/11/2000)

- Monsieur Jean AMBROGGIANI, sous-préfet de Mulhouse

- Monsieur BIWAND, Président de l’Union Départementale BTP du Haut-Rhin

- Monsieur Jean-Pierre BOURNAT, MEDEF

- Monsieur BURBAN, UPA

- Monsieur COLAS-ROY, Directeur de l’URSSAF du Haut-Rhin

- Madame Sophie CROQUETTE, Déléguée régionale de l’ADIE, ainsi que tous les

 

créateurs d’entreprise de l’ADIE qui ont participé à la rencontre de Mulhouse

- Monsieur Michel DAVID, France Telecom

- Monsieur D’HALLUIN, Entreprise et Progrès

- Monsieur FERRET-JANS, Entreprise et Progrès

- Madame Sophie JALLABERT, Boutiques de Gestion

- Monsieur Didier KLING, Président d’honneur de la Compagnie Nationale des

 

Commissaires aux Comptes

- Monsieur Bernard KUHN, Directeur du PLIE

- Monsieur LABET, CGPME

- Monsieur Michel MEYER, Président de la Chambre de Métiers d’Alsace

- Monsieur André MULLIEZ, Réseau Entreprendre

- Monsieur Jacques PIERRE, Caisse des Dépôts et Consignations, correspondant de France

 

 Active

- Monsieur Alain RENK, Direction régional de la BDPME

- Monsieur Emmanuel ROLL, Président du CJD de Mulhouse

- Monsieur Pierre ROTH, membre du Fonds de Développement pour l’Insertion par

  l’Economie (FODIE)

- Monsieur Patrice SIMOUNET, SODESI, Président de l’Association DIESE

 

Les réseaux

- Monsieur Jean-Paul NOURY, Président de l’ACFCI

- Monsieur Alain GRISET, Président de l’APCM

- Monsieur Claude ALPHANDERY, Président de France

 

Active

- Monsieur Jean BRUNET-LECOMTE, Président du CFPC

- Monsieur Paul DUBRULE, Président d’Entreprise et Progrès

- Monsieur Sylvain FORESTIER, Président de CROISSANCE PLUS

- Monsieur Bernard GEORGE, Délégué Régional d’EGEE Alsace

- Madame Louise GUERRE, Présidente du CJD

- Madame Maria NOWAK, Présidente de l’ADIE

- Monsieur Jean-Paul SOLARO, Président des RBG

- Monsieur Bernard SOUNY, Président de la Fédération EGEE

- Monsieur Jean-Pierre WORMS, Président de FIR

 

Les créateurs d’entreprise :

Madame Florence ADELBRECHT

Monsieur Jean-François AUBERT

Madame Aude BERGEROT

Madame Nadine GAGNIER

Monsieur Thierry GONNET

Monsieur Pierre-Yves LAGARDE

Madame Marylise LAINARD

Monsieur Bertrand SAWRAS

Monsieur Jean-Louis TOULLEC

Monsieur de VAUGIRAUD

 

Remerciements généraux

Nous tenons à remercier très vivement pour leur disponibilité et le partage de leur expérience, l’ensemble des personnes ayant bien voulu participer à nos travaux :

 

- l’Agence Pour la Création d’Entreprises (APCE) et son Président Michel HERVE ainsi que son Délégué Général François HUREL

 

- les chefs d’entreprises

 

- les porteurs de projets

 

- le Conseil National de la Création d’Entreprise

 

- les réseaux d’aide à la création d’entreprise

 

- les services des départements ministériels : Ministère de l’Economie, des Finances et de

l’Industrie, Secrétariat d’Etat aux PME, Commerce, Artisanat et Consommation, Ministère de l’Emploi et de la Solidarité

 

- la Commission pour la simplification administrative (COSA)

 

- Les créateurs et acteurs économiques de la ville de Mulhouse et particulièrement :

 

Monsieur Vincent BUSSON                                    Monsieur Didier LOING

Monsieur Pascal CHAMPEL                                  Madame Florence LUDWIG

Monsieur Fabien DUBOCAGE                               Madame Carole MARSOT

Monsieur Mathieu FULLERINGER                         Monsieur Bernard MEYER

Madame Nathalie GROSS                                      Monsieur Thomas MOEGELIN

Monsieur René HANS                                             Monsieur Mustapha OUADJINI

Madame Daphné HARLING                                  Monsieur Pierre PIGAGLIO

Monsieur Philippe HECKNER                                Monsieur Franck RICHARD

Madame Stéphanie HUYNH KY HONG                         Madame Chantal ROST

Monsieur Marc JUNG                                             Monsieur Laurent SCHMERBER

Monsieur Joseph KUENTZ                                     Monsieur Simon SPITZBERG

Madame Sylvette LAURENT                                 Monsieur François STRASSEL

Monsieur Paul-Samuel LES GENIEURES            Madame Jacqueline VILLARD

Monsieur Emmanuel LOCK SHYO HOON            Monsieur Dominique WADEL

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