I.- QUAND LA COMPLEXITÉ DÉFIE L'ÉVALUATION

Interrogé sur le sujet de la formation professionnelle, M. Pierre Joxe, Premier Président de la Cour des comptes, a répondu au groupe de travail parlementaire sur l'efficacité de la dépense publique et le contrôle parlementaire :

« Vous dites que le budget de la formation professionnelle est de 120 ou 130 milliards de francs. En réalité, on n'en sait rien. Car avec ce qu'il y a dans le budget de l'État, dans les compagnies consulaires et les collectivités locales, on ne peut pas définir clairement ce montant. En revanche, ce que l'on sait, c'est que les gaspillages sont considérables et les fraudes énormes ! ».

Il relayait ainsi la suspicion qu'éveillent parfois les modalités du financement de la formation professionnelle. M. Gilles Loffredo, lors de son audition par la mission d'évaluation et de contrôle, a déploré lui aussi « ce cycle pervers générant dans l'opinion ce que Jacques Delors appelle la « défiance diffuse envers la formation professionnelle ».

Cette suspicion se nourrit de l'inflation normative en matière de textes et de la multiplicité des acteurs. Ces deux phénomènes se conjuguent pour compliquer le contrôle et brouiller l'évaluation, particulièrement déficiente en ce qui concerne la qualité des formations.

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